Histoire de la poste dès origines jusqu’à nos jours

ANNEXE

 

L’histoire de la Poste commence probablement avec le roi perse Cyrus qui avait installé vers 500 av. J.-C. des relais de chevaux sur les routes de son vaste empire. Une organisation semblable aurait existé en Chine à la même époque.

Plus  près de nous, l’empereur Auguste créa pour tout le territoire romain, au I^er s. av. J.-C, le cursus publicus. La course publique consistait en un réseau de relais et d’hôtelleries qui permettait d’acheminer promptement les messages par des courriers.

Avec les invasions barbares, les postes entrèrent au Moyen-Âge dans un long sommeil dont le roi Louis XI les tirerait à la fin du XV^e siècle.

Le Moyen Âge est le temps des messageries particulières, celles des grands du royaume. Ainsi les chevaucheurs de l’écurie du roi ne transportaient que la seule correspondance du monarque. Les corps organisés comme les villes, les communautés religieuses ou les universités avaient aussi leurs propres messagers. La première mention des messagers universitaires apparaît dans une déclaration solennelle de Philippe le Bel de 1297.

Jusqu’au XV^e siècle, les messagers faisaient leur service à pied. À partir de la fin du Moyen Âge, l’utilisation du cheval devient plus fréquente. Les messagers ne devaient marcher qu’entre deux soleils et jamais la nuit. À cheval, le messager ne pouvait pas "aller en poste", c’est-à-dire au galop. Le XVII^e  siècle allait voir disparaître les messageries. Elles furent réunies en 1672 à la ferme des postes.

Les moines attachés au service des abbayes utilisaient les services d’un porte-rouleau. Celui-ci transportait d’abbaye en abbaye une longue bande de parchemin qui s’allongeait au cours du voyage d’accusés de réception. Certains rouleaux atteignaient 16 m de longueur.

L’apparition de la poste aux lettres remonte au début du XVII^e siècle. On appelle poste aux lettres l’administration dirigée par le surintendant général des postes qui comprend les directeurs des bureaux de poste et les courriers qui acheminent les dépêches d’un bureau à l’autre. Les directeurs encaissent le prix de la lettre qu’ils réclament au destinataire. Les courriers utilisent les relais de la poste aux chevaux créée par Louis XI. Ils parcourent toute la ligne et changent de chevaux à chaque relais. Ils sont accompagnés d’un postillon chargé de les guider jusqu’au relais suivant et de ramener les chevaux "à vide" à leur relais d’origine.

À l’époque  de  Louis  XI, les  relais  de poste étaient distants de 7 lieues soit 28 km, d’où les fameuses bottes de 7 lieues qui inspirèrent Charles Perrault.

En 1672, Louvois, alors surintendant général des postes, créa la ferme générale des postes. Elle avait porté tous ses efforts sur l’acheminement des lettres et l’encaissement des taxes mais ne s’était préoccupée de distribution. À la Révolution, la ferme fut supprimée, les postes furent mises en régie et administrées directement par l’État.

    Le métier de facteur s’organise véritablement avec la création de la petite poste à l’initiative du philanthrope Piarron de Chamousset qui en 1760 obtient de Louis XV des lettres patentes l’autorisant à installer "une poste particulière dans l’intérieur de notre bonne ville de Paris". Auparavant, il n’était guère possible de correspondre d’un quartier à l’autre de la ville sauf à envoyer en course un domestique. Les villes de province se dotèrent à leur tour d’une petite poste. Ce fut le cas de Bordeaux (1766), Nantes (1777), Rouen (1778), Lyon (1779), Strasbourg (1780), Marseille (1781).

À Paris, sous Louis XV, 200 facteurs font trois distributions par jour. Ils utilisent une crécelle ou un claquoir pour avertir le public de leur passage. Rapidement le service s’étoffe.

Privilège des citadins, la distribution du courrier à domicile ne concernait pas des millions de ruraux. Il faut attendre la grande réforme postale de 1829 pour que bourgs et villages de France reçoivent la visite du facteur, d’abord tous les deux jours puis quotidiennement.

La Révolution est l’époque où apparurent les malles-poste dans lesquelles des voyageurs fortunés et pressés pouvaient prendre place au côté du courrier. Avec l’utilisation de la vapeur, la Poste allait accélérer l’acheminement des dépêches. Dix paquebots-poste à vapeur parcouraient la Méditerranée en 1835. En 1845, un wagon-poste fut mis en service sur la ligne Paris-Rouen.

On utilise alors des ballons-montés. Près de 11 tonnes de courrier seront ainsi acheminées par la voie des airs au moyen de 65 ballons. Des pigeons également apportent à Paris des nouvelles de la province grâce aux milliers de dépêches microfilmées que l’on fixera à leur queue.

  C'est en 1849 qu’est émis le premier timbre-poste à l’effigie de Cérès, déesse des moissons, à laquelle succédera le profil de Napoléon III en 1852.

L’année 1870 verra une innovation remarquée: la carte postale. Mais il faudra attendre 1889 pour voir les premières cartes postales illustrées.

En 1879, l’Administration des Télégraphes fusionne avec celle des postes. Dans les années 1880, l’Administration des postes et télégraphes développe le réseau téléphonique et étend ses activités. Elle gère, à partir de 1881, la Caisse nationale d’Epargne et en 1918 les chèques postaux sont créés.

   L’histoire de l’Aéropostale est étroitement liée à celle de l’aviation tout court.  Ses pionniers qui ont pour nom Mermoz, Saint-Exupéry, Guillaumet, Noguès font aujourd’hui figure de héros. Notre mémoire a conservé d’eux des exploits tels que la traversée de l’Atlantique sud par Mermoz en 1930 mais aussi des tragédies.

  L’aventure commence en 1911 lorsque le Français Henri Péquet transporta d’Allahabad à Naini Junction (Inde) environ 15 kg de courrier sur un avion Sommer. D’autres expériences eurent lieu au Maroc et aux États-Unis, à la même époque, par des pilotes français. En France, le premier vol postal officiel fut effectué par le lieutenant Nicaud le 31 juillet 1912. Ce jour-là le pilote emporta trois sacs de dépêches d’un poids de 50 kg, de Nancy à Lunéville sur une distance de 27 km.

   Les avions sont la propriété de l’Administration des PTT mais c’est Air France qui en assure le fonctionnement. En 1991 est créée la Société d’Exploitation Aéropostale. La flotte se compose aujourd’hui de Boeing qui transportent des passagers le jour et du courrier, la nuit.

    Les thèmes de l’écriture et de la lecture de la lettre sont très présents dans l’imagerie romantique du XIX^e siècle; les représentations d’hommes et de femmes surtout, lisant ou en train d’écrire, abondent. Ces pratiques sont souvent confidentielles, l’ouverture et le cachetage de la lettre se faisant dans le secret du boudoir.

   L’enveloppe est connue depuis la plus haute antiquité mais son usage n’a été ni continu, ni général. Son utilisation s’affirme de plus en plus nettement dans la seconde moitié du XIX^e siècle bien que le pliage de la lettre soit encore fort courant "mais dans les correspondances familières seulement". Ces pliages ont présenté au cours des siècles les formes les plus sophistiquées: le triangle, le coeur, l’oiseau ou même la rose; les plus fréquemment rencontrés étant le carré et le rectangle. Au XIX^e siècle, il était recommandé d’écrire sur du papier blanc, mais en amour on pouvait se permettre le papier rose, jaune ou bleu clair. En revanche, on considérait le papier vignette comme "chose triviale".

La carte de Nouvel An connaît un grand engouement depuis le début du siècle de même que la carte postale (créée en France en 1872) a retrouvé depuis les années soixante-dix un regain d’intérêt. Le monde de la correspondance est également ouvert aux enfants: depuis 1962, la poste répond aux lettres adressées au père Noël.

Depuis plus de quatre siècles, la Poste n’a cessé d’adapter ses structures aux besoins de la communication.