Morphologie. Syntaxe. Analyse du texte. Prononciation et orthographe 


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Morphologie. Syntaxe. Analyse du texte. Prononciation et orthographe

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§1.1.2.2. Morphologie

 

Dans les Serments on relève beaucoup de traits propres à la nouvelle langue, le français. Ce sont :

1. Le pronom masculin de la 3 personne du singulier : o quid il mi altresi fazet.

2. Le pronom personnel me qui a complètement supprilé le datif mihi.

3. Le pronom démonstratif cist : cist meon fradre.

4. Des pronoms démonstratifs hic, haec, hoc seul le pronom neutre o (<hoc) a survecu : in o quid il mi altresi fazet.

5. La nouvelle forme du futur : salvarai, prindrai.

En même temps le texte contient des traits archaïques qu'on ne retrouve plus dans les écrits ultérieurs:

1. La forme simple du pronom démonstratif ist est une survivance du latin classique et ne se rencontre que dans les textes très anciens. Dans le latin populaire déjà le pronom démonstratif iste était accompagné de la particule ecce: ecce +iste>cest qui figure également dans les Serments.

2. Meos et meon sont les formes anciennes du pronom possessif masculin tonique.

3. Dift (indicatif présent, 3 personne du singulier du verbe devenir) ne s’emploie que dans les Serments.

4. Podir et savir sont les formes anciennes de pooir et saveir.

 

§1.1.2.3. Syntaxe

 

La syntaxe des Serments reproduit celle du latin classique et c’est par la syntaxe surtout que le texte est rattaché à la langue classique. Tandis que le latin vulgaire dans la phrase nominale généralisait l’ordre « déterminé+déterminent », l’ordre « déterminent+déterminé » propre au latin classique domine dans les Serments : deo amur, christian poblo, commun salvament.

Il y a une grande liberté de construction :

a) le complément du verbe peut précéder celui-ci : deus savir et podir me dunat, son fradra salvar dift ;

b) le pronom-sujet peut être ne pas exprimé : et ab Ludher nul plaid nunqua prindrai ;

c) dans une proposition affirmative le pronom-sujet suit le verbe : si salvarai eo cist meon fradre Karlo ;

d) le verbe se trouve séparé du sujet et rejeté à la fin de la proposition : in quant Deus savir et podir me dunat.

L’ancien français a conservé cette liberté de construction qui caractérise le latin et qui a sa pleine expression dans les Serments de Strasbourg.

 

§1.2. LA CHANSON DE ROLAND

La Chanson de Roland, une des plus anciennes chansons de geste, date de la fin du XI siècle. On appelle « chanson de geste » des poèmes destinés à la récitation publique et qui portent à la connaissance des auditeurs des faits exceptionnels de caractère guerrier ou merveilleux, fantastique.

La Chanson de Roland développe une légende, mais qui prend sa source dans un fait historique. en 778 Charlemagne franchit les Pyrénées pour réduire à merci des guerriers musulmans, mais il ne réussit qu’à prendre Pampelune et ne peut pas enlever Saragosse. En remontant vers la France son arrière-garde est attaqué par les Basques, des chretiens cependant, et anéanti dans le défilé de Roncevaux. Quelques chefs de l’ar(mée du jeune roi, dont Roland, compte de la marche de la Bretagne, y trouvent la mort. Le contenu du poème dépasse largement le fait historique : les Basques sont transformés en Sarrasins, les ennemis atteigne,t le nombre de cent mille, Roland devient le neveu de Charles, un traître surgit et ce sont les païens qui sont anéantis.

La Chanson de Roland est une épopée qui fait partie du cycle du roi consacré principalement à Charles le Grand, à ses prouesses guerrières, aux faits importants de son règne. Au total ce cycle se compose d’une douzaine de chansons dont la composition s’étend à deux siècles (la plus ancienne, la Chanson de Roland, date du XI siècle).

La Chanson est une oeuvre anonyme, mais écrite d’une main de maître. On ne sait si Turoldus dont le nom est mentionné dans le dernier vers en est l’auteur, le copiste ou le récitant. Mais on y voit un grand art : tous les épisodes s’enchaînent rigoureusement, le dénouement fixe le sort des héros, les personnages sont bien dessinés et incarnent chacun une vertu ou un défaut. Roland personofie le courage et l’orgueil, Olivier – la sagesse et le courage, Ganelon – la haine et la traîtrise.

L’oeuvre, qui nous est parvenue, est en dialecte anglo-normand et reflète ses particularités.

§1.2.1. Texte

Pendant la bataille dans les défilés de Roncevaux, les Français restent maîtres du champ de bataille. Les Païens fuient devant Roland. Mais Roland est blessé et ses compagnons périssent. Roland recueille les cadavres des pairs et les fait bénir par l’archevêque Turpin mourant. Resté seul, couvert de blessures, il va mourir à son tour.

CLXIX

Halt sunt li pui e mult halt les arbres.

Quatre perruns i ad luisant de marbre.

Sur l’erbe verte li quens Rollant se pasmet.

Uns Sarrazins tute veie l’esguardet :

Si se feinst mort, si gist entre les altres :

Del sanc luat sun cors e sun visage.

Met sei en piez e de curre s’astet.

§1.2.2. ANALYSE DU TEXTE

Les traits dialectaux reflétés dans l’extrait cité sont les suivants :

- est si fermé qu’il se rapproche de [u]. Dans l’orthographe ce son est rendu par la lettre u :sunt, sur, tute;

-la différence entre la prononciation de net n se fait sentir : entre;

Les traits de l’ancien français à relever sont les suivants :

1. Les diphtongues persistent et sont fidèlement transcrites à l’exception des diphtongues formées d’une voyelle + l + consonne. Dans ces dernières la vocalisation de [l] n’est pas encore notée : halt, mult .

2. Les occlusives disparaissent ([t] après une voyelle et dans la position médiane), ce qui est enregistré par l’orthographe : e au lieu de et , lüat est la 3 pers. du passé simple du verbe luer qui a à l’origine le mot latin lutare.

3. Le h latin s’est amuї dans la prononciation depuis longtemps, par contre le hgermanique a été prononcé, c’est pourquoi dans certaines régions, là où le fonds germanique est important le h latin commence à se prononcer et à être écrit sous l’influence du h germanique : hum. Par contre, dans certains mots germaniques le hn’est plus ni prononcé, ni écrit : s’astet – se hâter < haste à l’exemple des mots latins : l’erbe.

4. [t] et [d] se combinent avec [s] final pour former l’affriquée [ts], orthographiée z : piez.

5. Les consonnes n (après r ), m, p, k, f, v devant s final ne sont pas prononcées et les lettres correspondantes ne sont pas écrites : cors au lieu de corps.

6. Les affriquées qu’on trouve dans ces laisses sont les suivantes : [ts] piez; [dz] gist.

7. l’orthographe du mot esguardet où le son [g] devant [a] est transcrit par guindique l’origine germanique du mot.

 



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