Texte 12. Question de l’orthographe 


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Texte 12. Question de l’orthographe



Le XVIe siècle fut aussi celui d'une certaine uniformisation de l'orthographe. Jusqu'alors, tous les clercs, érudits, juristes, copistes, poètes et autres écrivaient les mots comme bon leur semblait, sans aucune véritable contrainte. Certains esprits de la Renaissance furent sensibles à la gêne qu'imposait alors l'orthographe, surtout avec les contraintes apportées par l'imprimerie. Les typographes, une profession alors fort à la mode depuis l'invention de l'imprimerie, fut responsable de biens des traditions, parfois fort sottes, sinon bien encombrantes.

Ainsi, les imprimeurs introduisirent des consonnes étymologiques absentes dans la graphie française, alors qu'elles n'étaient pas prononcées. Par exemple, un g et un t dans doi apparut pour rappeler que le mot doigt provenait du latin digitum. Il en fut de même pour le p de compter (< lat. computare), le b de doubter (< lat. dubitare), le c de faict (< lat. factum), le g de congnoistre (< lat. cognoscere), le p de corps < lat. corpus) ou de temps < lat. tempus), le h de homme (< lat. homo), le b de soubdain (< lat. subitaneus), le p de sept (< lat. septem), le g de vingt (< lat. viginti), le x de paix (< lat. pax). Et il y en a eu beaucoup d'autres! En ancien français, ces mots s'écrivaient respectivement conter, doter, faz, conoitre, cors, tems, om, sudein, set, vint et pais.   

De cette façon, les latiniseurs, qui voulaient absolument reconnaître la forme latine derrière la forme française, multipliaient les lettres superflues rappelant l'étymologie latine. Ainsi, le mot abhorrer, avec ses nouvelles formes latinisantes (< lat. abhorrere), apparaissait comme nettement supérieur à l'ancienne graphie populaire avorir, décidément trop simple. Ces complications orthographiques faisaient l'affaire des typographes qui pouvaient ainsi non seulement afficher leurs connaissances, mais aussi recevoir des honoraires plus élevés parce que les mots d'imprimerie étaient plus longs à composer.

Toutefois, les savants latiniseurs ont fait parfois des erreurs en croyant, par exemple, que le mot pois (aujourd'hui poids) venait du latin pondus, alors qu'il provenait de pensum. Il en est ainsi de lais (de laisser) devenu legs (en référence à legatum), de seel (du lat. pop. sitellus) devenu sceau (pour le distinguer de seau). Cela étant dit, c'est à cette époque que nous devons cette déplorable orthographe du français dont les francophones subissent encore les servitudes.

 

РАБОТА С ТЕКСТОМ:

 

1. Какова причина нормализации орфографии во французском языке?

2. Кто является основоположниками этимологической орфографии во французском языке?

3. К чему сводится роль этимологической орфографии?

4. Допускались ли ошибки в определении происхождения того или иного слова?

 

Тема 12. Тенденция развития грамматического строя в среднефранцузский период.  Имя существительное. Окончательная утрата падежной флексии. Продолжение процесса оформления категории определённости и неопределённости. Изменение значения партитивного артикля. Местоимения, их дифференциация. Глагол. Ослабление роли флексии как способа выражения числа и лица. Разграничение в употреблении времён. Развитие сочетаний личных форм глаголов aller, venir с инфинитивом. Строй предложения. Усиление тенденции к установлению фиксированного порядка слов. Лексика. Латинские заимствования как элемент словаря. Становление научной терминологии. Изменения в системе словообразования.

Тема 13. Ранненовофранцузский период (XVI в.) как период формирования французской нации. XVI в.-период формирования французской нации и становления национального письменно-литературного языка. Языковая политика Франциска Первого. Ордонанс Виллер-Котре как юридическое оформление французского языка в функции языка государственного. Вытеснение латинского языка. Расширение общественных функций общефранцузского письменно-литературного языка. Переводы.

 

C амостоятельная работа (перевод):

TEXTE 13. ORDONNANCE DE VILLERS-COTTERÊTS

Dès le XIVe siècle, on voit s'installer dans l'évolution de la monarchie des caractéristiques particulières: parallèlement au latin universel de l'Église catholique, la monarchie française choisit aussi sa langue véhiculaire comme moyen d'uniformisation juridique dans le pouvoir administratif. Déjà, en décembre 1490, l'ordonnance de Moulins (en Auvergne) de Charles VIII (1470-1498) obligeait l'emploi du «langage francois ou maternel» et non le latin dans les interrogatoires et procès verbaux en Languedoc. En 1510, Louis XII (1462-1515) exigea l'emploi du «vulgaire et langage du pays». En 1535, l'ordonnance d'Is-sur-Tille (en Bourgogne) de François Ier (1494-1547) prescrit que les actes soient rédigés «en françoys ou à tout le moins en vulgaire dudict pays»: Plusieurs commentateurs ont signalé l'importance dans cette ordonnance d'Is-sur-Tille de l'ajout de «à tout le moins», une expression qui semble bien marquer une hiérarchie, dans l'esprit du roi, entre le français et les parlers régionaux.

Mais c'est l'importante ordonnance royale, l'ordonnance de Villers-Cotterêts (1539), qui marquera le plus le statut du français. Pour François Ier, cette ordonnance était une façon de réduire le pouvoir de l'Église tout en augmentant celui de la monarchie. Dorénavant, le roi s'attribuait de plus grands pouvoirs administratifs et limitait ceux de l'Église aux affaires religieuses, notamment pour les registres de naissance, de mariage ou de décès, lesquels devaient être contresignés par un notaire. En obligeant les curés de chaque paroisse à tenir un registre des naissances et des décès, François Ier inaugurait ainsi l'état civil. C'est dans son château de Villers-Cotterêts que François Ier, qui parlait le françoys, le latin, l'italien et l'espagnol, signa l'ordonnance imposant le françoys comme langue administrative au lieu du latin.

Aujourd'hui, on considère que ce texte de François Ier faisait du français la langue officielle de l'État, mais ce n'était pas très clair à l'époque. Beaucoup comprirent que les tribunaux avaient désormais le choix d'utiliser le «francoys» OU le «langage maternel vulgaire», c'est-à-dire la langue locale, à l'exclusion du latin. À l'époque, le français était aussi étranger que le latin pour l'immense majorité de la population.

Comme à l'époque les patois étaient omniprésents, personne ne comprit que l'ordonnance royale considérait que le «francoys» était la langue maternelle de tous les Français, mais ce mot pouvait comprendre à l'époque tous les parlers d'oïl. Autrement dit, le champenois, le picard, l'artois, etc., pouvaient être considérés comme du «francoys». De façon générale, les historiens croient que l'ordonnance de 1539 n'était pas dirigée contre les parlers locaux, mais seulement contre le latin de l'Église utilisé par les «gens de droit» ou de justice.

En s'attaquant au latin, le roi réduisait le pouvoir de l'Église catholique et s'alliait ainsi les protestants qui rejetaient massivement le latin et encourageaient plutôt l'usage des parlers locaux. Non seulement François Ier augmentait son pouvoir sur l'Église catholique, mais il apaisait aussi les huguenots. Bref, ce n'est pas d'abord l'amour de la «langue françoyse» qui motivait François Ier, mais bien un savant calcul politique.

L'ordonnance de 1539 n'eut pas d'effets immédiats, mais elle précipita la tendance déjà amorcée depuis 1450, qui consistait à réduire le rôle du latin au profit du françois. Cette ordonnance modifiait le statut du françois de l'Île-de-France par rapport aux autres langues régionales en le transformant en seule langue administrative et judiciaire autorisée, et, par voie de conséquence, en langue la plus utile de France. Certains parlements régionaux étaient passés au françois tout au cours du XVe siècle, notamment Toulouse, Bordeaux, etc. En 1550, l'usage de l'occitan avait disparu presque partout des archives administratives et judiciaires du midi de la France. Cette pénétration du français s'est alors limitée à la langue écrite et non pas à la langue parlée, car le français restera longtemps une langue étrangère pour la majorité de la population.

 

РАБОТА С ТЕКСТОМ:

 

1. Были ли попытки до правления Франциска I ввести в обиход французский язык?

2. Каковы истинные причины подписания Ордонанса Вилль-де-Котрэ?

3. Вследствие чего перестала использоваться латынь в юриспруденции?

4. В каких случаях использовался французский язык в 16 веке?

Тема 14. Становление национального французского письменно-литературного языка.  Французские грамматики (Жак Дюбуа, Луи Мегре, Робер и Анри Этьен, Пьер Рамюс) как попытка кодификации норм общефранцузского письменно-литературного языка. Решение основных проблем нормирования французского национального языка. Социальные основы кодификации. «Плеяда». Теория и практика языкового обогащения у поэтов «Плеяды». Вклад поэтов «Плеяды» в развитие лексики французского письменно-литературного языка.

 

Самостоятельная работа (перевод):

TEXTE 14. DÉFENSEURS DU FRANÇAIS

 

De plus en plus de savants écrivirent en français, notamment les mathématiciens, les chimistes, les médecins, les historiens et les astronomes, et plusieurs écrivains préconisèrent d'employer cette langue, dont Du Bellay, Ronsard, Rabelais, Montaigne, Robert Estienne, etc.

En 1521, Pierre Fabri (v. 1450-v. 1535), un rhétoricien et un poète français, écrivit un traité de rhétorique intitulé Grant et vray art de pleine rhetorique. Il pouvait affirmer que le vocabulaire du «françoys» est suffisamment riche pour désigner les réalités avec précision et élégance. Ce genre de propos explique la publication du fameux pamphlet de Joachim Du Bellay (1522-1560), La Deffence, et Illustration de la Langue Francoyse (Défense et illustration de la langue française), qui parut en 1549 et généralement considéré comme le manifeste de La Pléiade. Dans ce texte, Joachim Du Bellay préconisait, contre les défenseurs du latin, l'usage de la langue française en poésie. Il favorisait ouvertement l'enrichissement du vocabulaire par la création de termes nouveaux (abréviations de termes existants, création de mots composés, réactivation du sens des racines anciennes, etc.). Les emprunts à d'autres langues, régionales ou étrangères (grecque et latine notamment) sont également conseillés, à condition que les mots choisis soient adaptés en français. Du Bellay recommandait aussi d'abandonner les formes poétiques médiévales employées jusqu'à Clément Marot et préconisait l'imitation des genres en usage dans l'Antiquité, tels que l'élégie, le sonnet, l'épopée ou l'ode lyrique, mais aussi la comédie et la tragédie. Du Bellay considérait aussi que le latine et le grec étaient des langues mortes, devenues difficiles d'accès, contrairement aux langues vivantes. Les idées exprimées par Du Bellay n'étaient pas tout à fait nouvelles, mais celui-ci eut le mérite de les rendre publiques, et ce, avec une certaine audace, il faut l'avouer. Dans la Franciade (1572), Pierre Ronsard désirait démontrer que langue vulgaire française était capable de produire un poème appartenant au plus prestigieux des genres littéraires, et de fournir un mythe d'origine nationale liant la France à un passé hellénique. Dans sa préface, il présente le latin comme une «chose morte»:

Robert Estienne (1503-1559), le fils de Henri Estienne, était un imprimeur huguenot, mais aussi l'un des humanistes les plus érudits de son époque. Il connaissait non seulement le françois, le latin et le grec, mais aussi l'hébreu, comme le prouvent les ouvrages savants qu'il a transmis dans ces différentes langues. Dans De la précellence du langage françois (1579,), Robert Estienne estimait que les patois constituaient une richesse pour le royaume, mais que le «françois» devait demeurer la langue principale. Robert Estienne introduisit en 1530 l'accent aigu, l'accent grave et l'accent circonflexe. D'autres proposeront plus tard le point virgule, le trait d'union, etc.

Pour terminer sur cette question, laissons la parole à nul autre que René Descartes (1596-1659) qui justifiait ainsi son choix du français dans la rédaction de son célèbre Discours de la méthode (1637). Après avoir écrit son ouvrage en français, Descartes retourna au latin pour ses Méditations métaphysique s et Les principes de la philosophie, mais il avait néanmoins ouvert le chemin et d'autres ensuite n'hésiteront plus à écrire la science en français.

 

РАБОТА С ТЕКСТОМ:

 

1. О чём пишет в своём трактате Фабри по поводу французского языка?

2. В чём заключается основная идея манифеста Плеяды?

3. Что заявляет Пьер Ронсар по поводу латинского языка?

4. В чём заключается новаторство Робера Этьена?

5. Кто первым из французских учёных стал использовать французский язык в качестве языка науки?

 

Самостоятельная работа (перевод):

TEXTE 15. GRAMMAIRIENS FRAN Ç AIS

Progressivement, les grammairiens en vinrent à trouver une terminologie française: adjectif, conjonction, adverbe, conjugaison, terminaison, etc. En 1550, parut un ouvrage important de Louis Meigret (v. 1500-v. 1558) Tretté de la grammaire francoeze, fet par Louis Meigret Lionoes. Meigret désirait qu'on écrivit comme on parle et il a inventé un système graphique très particulier. Le projet de Meigret était d'élaborer les règles d'un «langage entendible» à partir d'une «commune observance». Meigret croyait qu'il «revient aux spécialistes de fixer la graphie, en la réglant sur l'usage oral, dont ils sont le greffier». Mais l'orthographe non traditionnelle prônée par Meigret a certainement limité son influence, car elle a suscité un rejet généralisé. L'ouvrage de Meigret est le premier du genre à utiliser les adjectif s français et française (au lieu de françois / françoise) pour désigner la langue.

Pour sa part, le grammairien Honorat Rambaud (1516-1586) voulut proposer, lui aussi, une orthographe calquée sur la prononciation. Dans La Declaration des Abus que l'on commet en escrivant Et le moyen de les euiter, & de représenter nayuement les paroles: ce que iamais homme n'a faict, il considéra qu'il fallait augmenter le nombre des lettres latines si l'on voulait transcrire fidèlement les sons du français. Le traité de 351 pages de Rambaud proposait 24 nouvelles lettres de plus et atteignait les 52 lettres. Malgré la grande cohérence graphique proposée, le système de Rambaud futperçu comme l'œuvre d'un fou par les érudits de son époque. Vraiment, une orthographe étymologique permet de garder la langue fixe, alors qu'une orthographe calquée sur la prononciation est soumise au changement périodique.

Mentionnons aussi un autre ouvrage qui a fait fureur au XVIe siècle: la Gramere de Pierre de la Ramée (1515-1572) dit Petrus Ramus. Rédigée en 1562, la grammaire de Ramus, qui admirait Meigret, se voulait un dialogue pédagogique entre un maître et son élève. Il a proposé des réformes grammaticales avec la distinction de la lettre u et de la lettre v (confondues à cette époque), ainsi que des trois «e»: e, é (accent aigu)et è (accent grave).

À la fin du XVIe siècle, la langue française avait beaucoup changé. L'orthographe n'était pas encore vraiment normalisée, et il était fréquent de trouver dans la même page, voire un même paragraphe, des graphies différentes pour un même mot. Le lexique s'était considérablement enrichi par l'apport massif de mots savants empruntés directement du latin.

Bien qu'encore assez différente du français contemporain, la langue de cette époque peut aujourd'hui se lire sans qu'il ne soit nécessaire de passer par la traduction; il s'agit presque du français moderne. Cependant, le peuple continuait d'ignorer à peu près tout de cette langue qui commençait à se codifier; dans la région de Paris, il parlait un autre type de français, populaire celui-là, qui ne s'embarrassait pas des latinismes, italianismes et hispanismes, lesquels ne préoccupaient encore que les lettrés, les bourgeois et les nobles. En attendant, l'enseignement reculait partout, car une grande partie de la population s'était détournée de l'éducation. La population paysanne était massivement illettrée et, dans les campagnes, seuls les notables pouvaient lire et écrire le «françois».

 

РАБОТА С ТЕКСТОМ:

 

1. На какой орфографической норме настаивал Луи Мегре, французский грамматист?

2. Каковы предложения Онора Рамбо? В чём он разделяет мнение Луи Мегре?

3. Кто ввёл три разных звука одной буквы «е» во французский язык?

4. На каком уровне было образование в конце XVI века во Франции?



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