La VIe de Saint Alexis (extrait) 


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La VIe de Saint Alexis (extrait)



Du onzième siècle, nous avons conservé un poème plus considérable, en 265 vers assonnancés, la Vie de Saint Alexis. Alexis, fils d’un sénateur romain, quitte sa femme le jour même de son mariage, mène volontairement une vie errante et misérable, revient demander l’hospitalité à sa famille qui ne le reconnaît pas, et meurt dans le réduit où son père l’hébergeait sans le savoir.

LXXXV.   

1De la dolor que demenat li pedre          De la douleur que témoigna le père 1

Grant fut la noise, si l’entendit la medre: Grand fut le bruit, la mère l’entendit:

La vint corant com feme forsenede,       Elle accourût comme femme égarée,      

Batant ses palmes, cridant, eschavelede; Battant ses paumes, criant, échvelée:

5Veit mort son fil, a terre chiet pasmede Voit mort son fils, à terre choit pâmée.5

 

XCVII.

1«O bele boche, bels vis, bele faiture,   O belle bouche, beau visage, beau corps, 1

Com vei mudede vostre bele figure!      Je vois changée votre belle apparence!

Plus vos amai que nule creature.            Plus vous aimai que nulle créature.

Si grant dolor ui m’est aparëude            Grande douleur m’est ce jour apparue!

5Mielz me venist, amis, que morte fusse. Mieux eût valu, ami que morte fusse.      5

 

Фонетический анализ

Vers2: D final s’assourdit en – n et se combine avec s de flexion comme précédemment

CSS granz<grandis:grand                     CRSgrant<grandem

Vers3: O initial (graphie- coran)            phonème (u)

Vers4: dolor -CS la dolor//dolors < dolor: ǿ ou s. C’est un des mots féminins qui appartiennent aux 3e ou 5e déclinaisons latines. Ce sont souvent les mots terminés par une consonne: flor, amor etc.

Vers5: L mouillé final et s de flexion créent une affriquée[ts] graphiée z

CSS(cas sujet singulier) li filz<filius    CRS(cas régime singulier)le fil<filium

 

Лексический анализ

Vers 4:d ol, latin dolor, est devenu doel, puis deul et deuil (douleur morale).

Piz, poitrine, du latin pectus; ne se dit plus que des mamelles de la vache.

Crins:cheveux. Se dit actuellement pour les poils du cheval.

Vers 4: palmes, latin palmas: paumes des mains

Acoler: prendre par le col (le cou)

Medisme, a donné meïsme, puis même

Vers 1: pedre, latin patrem>père

Vers 2: medre, latin matrem>mère

Vers 2: noise: latin noxia, a ici le sens de bruit, a signifié depuis: querelle bruyante. On peut voir ce mot dans l’expression «chercher noise»: chercher querelle

Vers 3:f orsenede:latin, foris(dehors) sanata(saine): hors de son bon sens, forcené qui devrait s’écrire forsené.

Vers 1: faitur e-latin factara, s’applique ici à la beauté du corps.

Vers 1: vis<-visage, où –age c’est un suffixe. La langue populaire concurrence visage par figure;. provient d'une forme fictive visaticum; du lat. visum, vu, qui avait pris le sens de visage et avait donné à l'ancienne langue vis(ce qui est vu<vb.videre).

Vers 2:m udede, latin matatam, participe passé de mutare, changer.

Vers 4:o i, latin, latin hodie, aujourd’hui, oi devenu ui, se retrouve dans aujourd’hui, où l’on a rajouté l’h de hodie.

Грамматический анализ

Chiet:latin cadit: tombe, du verbe cadere, devenu cheoir, puis choir. On retrouve la racine dans chute.

Р asmede: part. passé du latin spasmare, avoir des spasmes.

N’i out: il n’y eut.

N’estoüst:imparfait du subj. de estvoir, convener, falloir.

Enhadide, part passé de enhadir, haïr (origine germanique.)

Les inversions sont très nombreuses dans la grammaire du moyen âge, où les cas permettaient d’imiter la construction latine. Qui, celui qui. Cui, à qui, datif latin de qui.

 

2) MORT DE ROLAND (vers 2259-2396)

 

La Chanson de Roland e st un poème épique et une chanson de geste du XIIe siècle attribué sans certitude à Turold (la dernière ligne du manuscrit dit: Ci falt la geste que Turoldus declinet). Neuf manuscrits du texte nous sont parvenus, dont un (manuscrit d'Oxford du début du XIIe siècle, le plus ancien et le plus complet) est en anglo-normand. Ce dernier, redécouvert par l' abbé de La Rue en 1834, est considéré par les historiens comme étant l'original. C'est donc lui que l'on désigne quand on parle sans autre précision de la Chanson de Roland. L'auteur de cette chanson de geste est aujourd'hui encore inconnu.La Chanson de Roland comporte environ 4000 vers (dans sa version la plus ancienne; elle en compte 9000 pour un manuscrit de la fin du XIIIe siècle en ancien français répartis en laisses assonancées, transmises et diffusées en chant par les troubadours et jongleurs. Elle relate, trois siècles après, le combat fatal du chevalier Roland (ou Hroudland), marquis de Bretagne et de ses fidèles preux contre une armée Vasconne à la bataille de Roncevaux en représailles au pillage de Pampelune.C'est un exemple classique de chanson de geste (du latin gesta «action aventureuse») par le glissement de l'Histoire à la légende, et par la célébration épique des vertus de la chevalerie, de l'honneur féodal et de la foi.

1Ço sent Rollanz que la mort li est près;        1Or sent Roland que la mort est tout près:     

Prist l'olifant, que reproece n'en ait,                Prend l’olifant, que reproche n’en ait;

Et Durendal s'espee en l'altre main.           En autre main, Durendal, son épée

Plus qu'arcbaleste ne poet traire un quarrel,   plus loin que va le trait de l’arbalète,

5Devers Espaingne en vait en un guaret.     5 en un guéret vers l’Espagne il s’avance.       

 

En sum un tertre, desuz dous arbres bels,       En haut d’un tertre, il y a deux beaux arbres,

Quatre perruns i ad de marbre faiz.                 entre les deux, quatre rochers de marbre;        

Sur l'herbe verte si est caïz envers...                Sur l’herbe verte, il tombe à la renverse.

Si s’est pasmez, car la mort li est près.     il s’est pâmé, car la mort est tout près.         

                                         

10Ço sent Rolanz que s’espede li folf            10Or sent Roland que l’épée il emporte.        

        

Ovrit les velz, si li at dit un mot:               Ouvre les yeux et lui a dit ces mots:

«Mien escientr tu n’iés mie des noz».          «A mon escient, toi ti n’es pas des nôtres!»  

Tient l’olifant, qu’onques perdre ne volt,  Tient l'olifant qui ne le quitte point,

Sil fiert en l’elme qui gemez fut ad or:           le frappe sur le heaume embelli d’or,

15Fraisset l’acier e la feste e les os,   15    casse l’acier et la tête et les os,                       

 

Amsdous les velz del chief li at mis fors,  de la tête, les yeux a mis dehors

Jus a ses piez si l’at fresfornel mort;          et, à ses pieds, il l’a renversé mort.

Après li dist:«Colverz, com fus si os           Puis, lui a dit:«Lâche, comment tu oses

Que me saisis, ne o drei ne a fort?              me prendre ainsi, soit à droit soit à tort?

20Ne l’odrat om ne l’en fieignet por fol. 20   Qui l’apprendra, il t’en tiendra pour fol.        

 

Фонетический анализ

Vers 3: altre, latin alteram, autre

Vers 4: arcbaleste, latin arcum, arc, et balistam, machine de guerre qui lance des javelots;

       traire, latin tractare, tirer;

       quarrel, latin quadrellum, carreau, flèche à quatre pans

Vers 5: vait (latin, vadit), va

        quaret, latin veracium, de vervagere, défricher, aujourd’hui guéret

Vers 6: en sum, latin in summo, au sommet

       dous, latin duos, deux.

Vers 7: perruns, latin petronem, dérivé populaire de petra, pierre

Vers 8: si, latin sic, alors;

        caïz, latin cadere, tomber

        sei, latin se, soi

        quanqu’il poet, autant qu’il peut

Vers 14: ki, qui, orthographe phonétique ki=qui (transcription anglo-normande)

          vu =vous

Лексический анализ

aïue, à l’aide! latin adjuvet, subjonctif de adjuvare, aider

angele, latin angelus, ange

colps, du bas latin, colpus, coup

cure, latin curum, souci

fiance, latin fidentiam, se retrouve dans confiance

fiert, latin feril, frappe

freint, latin frangere, briser, se retrouve dans enfreindre

mare, latin malam horam, malheureuse

meins (latin,minus), moins

mult, latin multum devenu moult, beaucoup

pesance, latin pensantiam, poids

prod, profit

tantes, latin tantas, en si grand nombre.

 

Грамматический анализ

ad, présent du verbe «avoir», latin habet; le «d» équivaut au «t» latin de la troisième personne, resté dans «a-t-il» qui devrait s’écrire: «at-il»

le sens est: Ne vous possède un homme capable de fuir devant un autre

iert, latin erit, sera

pout, latin potest, peut

mie, latin micam, miette, s’emploie comme pas, point, goutte, pour renforcer la négation

ies, latin es, tu es

es, latin in illas, en ies; se retrouve dans l’ expression: bachelier ès lettres

jo l’en cunquis. Je lui en...

en, au moyen de cette épée (latin inde, de là)

 

XII в e к

 TRISTAN ET YSEUT

La première version de la légende de Tristan et Yseut que nous possédons, celle de Béroul, fut probablement composée avant 1170. Dans celle-ci Tristan est l’amantd’Yseut, la jeune épouse de son oncle, le roi Marc; un philtre d’amour bu par erreur les fait s’aimer en bravant toute morale, tout interdit social. Mais un jour, les amants sont trahis, piégés, condamnés à être brûlés vifs.

Tristan réussit à échapper et à sauver Yseut du bûcher; ils vont vivre dans la forêt du Morois. Un forestier qui les a surpris avertit le roi Marc; celui-ci fait irruption dans la cabane de branchages où ils dorment, son premier mouvement est de les tuer.

1 Li roi en haut le cop leva.                      1Le roi leva son épée pour abattre son coup                        

 

Ja descendist li cop sor eus                      Le coup était presque déjà abattu sur eux

(ses oceïst, ce fust grant deus!)                (s’il les avait tués, c’aurait été un grand  

                                                                 malheur!)

qant vit qu’ele aoit sa chemise,                lorsqu’il vit qu’elle portait sa chemise,

5et qu’entre eus deus avoir devise!      5 Et qu’entre eux deux il y avait un espace  

                                                                pour les séparer:

La bouche o l’autre n’ert jostee.              Leurs bouches ne se rejognaient

Et qant il vit la nue espee                         et lorsqu’il vit l’épée sans son forreau

qui entre eus les desevrot,                        qui, placée entre eux, les séparait

vit les braies que Tristan out:                   quand il vit que Tristan portait ses braies:

10Dex! dist li rois, que ce puet estre?     10 Dieu! dit le roi, qu’est-ce que cela peut

                                                                  bien signifier?

    

Or ai veüt tant de lor estre.                     Maintenant j’ai bien vu quel est leur  

                                                                comportement.

Dex! je ne sai que doie faire                   Dieu!je ne sais ce que je dois faire

ou de l’ocire ou du retraire.                    ou les ruer ou me retirer.

 

Фонетический анализ

Vers 2: graphies: j, ge(ja,vergier)-phonèmes:dž

Vers 3: c initial suivi de e ou i (cire) ts

Vers2: c initial suivi de a ou o(colp)k

Vers 4:  ch initial(cheval)tš

di, dy[ḓ]

Vers 11: ai (aidier)ȩ но ещё в 11 веке  a˯i

Vers 5: eu (dues) eu, oẹ в 12 веке, oȩ в 13 веке в некоторых словах

Vers 4: oi (avoit imparfait du vb. avoir) wẹ(wȩ au 13e s.)

       eau (eaue: de l’eau)  eaṷ(c’est une triphtongue, on prononce les trois lettres)

       s implosif (coste)  ne se prononce plus à cette époque

      n implosif (devant consonne)se prononce: /tãndRẹ/

       consonnes finales (cerf) elles se prononcent:/tsȩRf/  

      affriquée finale z (forz au CS)ts

Vers 12:  la graphie abréviatrice   x en fin de mot (Dex) us

Лексический анализ

Vers 3: deus, ce mot exprime l’idée de malheur ou de douleur morale.

Vers 5: devise. C’est aussi un terme très polysémique en a.f. C’est un déverbal. du verbe. Devise désigne: -le fait de partager, de diviser; puis ce qui sépare, la différence, de façon abstraite - devise r<devisare, forme dissimulée de divisare, formé sur le supin de dividere: diviser, partager, distribuer, séparer.

Vers 8: desevrer: séparer

 

Грамматический анализ

Vers 2: descendist: de l’imparfait du subjonctif du vb.descendre. Ce temps est employé pour exprimer l’irréalité de l’action: presque accomplie, elle ne s’est finalement pas réalisée.

Vers 3: s es:forme contractée ou enclitique (слово большей частью односложное: местоимение, союз или какая - нибудь другая частица), утрачивающее собственное ударение и подчиняющееся акцентуации предыдущего слова …)de la conjonction se et du pronom complément les.

Vers 3: oceïst: l’imparfait du subjonctif du verbe occire.

Vers 3: fust: l’imparfait du subjonctif être

Vers 6: ert:de l’imparfait du vb.être<latin erat.

Vers 11: e stre:<vb.essere:attitude, manière de se comporter. C’est un ancien infinitif définitivement substantivé.

Vers 13: d e l’ocire, du retraire: ce sont deux infinitifs substntivés, admettant l’article défini et la préposition de. Ils désignent les actions de tuer et de se retirer.

 

XIII век

LE ROMAN DU RENART

 

Le Roman du Renart est un ensemble de récits satiriques qui ont pour héros des animaux:Renart le goupil, Ysengrin le loup, Tibert le chat, Chanteclerc le coq. Cette société animale inspirée du folklore et de fables latines est à l’image des siciétés humaines. Les différents épisodes, ou «branches», sont redigés en octosyllabes(vers de 8syllabes).

Episode des anguilles:Renart voit venir une charette de marchands remplie de poisson et d’anguilles. Comment va-t-il tromper les marchands, afin de faire un bon repas? Il se couche en travers de la route et fait le mort, la charette arrive à son niveau. Les marchands le voit...

 

1-Li.uns le voit, si s'escria:               1L'autre le voit et s'écrit: 

                                                                

«C'est.I. gorpil, va! sel pran, va!   «C'est un goupil, va, attrape-le, va!

Filz a putain, gart ne t'eschat!            Fils de pute, prends garde qu'il ne t'échappe!C'est vraiment qu'il en

Or savra il trop de barat                       saura beaucoup en ruse,

5Renart, s’il ne lesse l’escorce»         5ce Renart, s'il n'y laisse pas la peau.»                                                

 

Li marcheant d'aler s'esforce              Le marchand court de toutes ses forces,

Et ses compains venoit aprés.             et son compagnon le suit.

Quant il furent de Renart pres,           Quand ils sont près de Renart,

Le gorpil trovent enversé.                   ils trouvent le goupil à la renverse.

10De toutes parz l'ont reversé,          10 Ils le retournent dans tous les sens,                                                

 

Pincent le col et puis la coste:            ils lui pincent le cou, puis les côtes,

Il n'ont pas peor de tel oste.                ils n'ont pas peur d'un tel hôte.

Li.I. a dit: «.IIII. sols vaut.»             L'un d'eux dit: «Il vaut quatre sous.»

Li autre a dit: «Assez plus vaut,         L'autre répond: «Il en vaut bien plus,

15Ainz valt.V. sols a bon marchié.   15 au contraire il vaut cinq sous et c'est bon

                                                            marché.                             

Ne somes mie trop chargié                Nous ne sommes pas trop chargés,

Jetons le en nostre charete                  jetons-le dans notre charrette.

Vez con la gorge a blanche et nete.» Regarde comme il a la gorge blanche et nette.

 

Фонетический анализ

Vers 11: la coste: le côte. Empr. au lat. class. costa au sens anat., p. ext. «flanc, côté» (au propre et au fig.), et «partie en relief d'un objet».

Лексический анализ

Vers 2: gourpil: ancien nom pour désigner le renard. Vient du latin vulpes. Dans le roman, Renard est un nom propre donné au goupil. Goupil a disparu. Renart esr resté sous la forme de renard.

Vers 4: barat: tromperie

Vers 5: l’escorce: ici: la peau. Actuellement ce terme ne concerne plus que des végétaux: l’écorce de l’orange, de l’arbre.

Vers 7: compains: compagnon, étymologiquement, cum panem, en latin: celui avec qui on partage le pain.

Vers 11: le col: le cou. Le col est resté avec un autre sens(воротник)

Vers 12: peor =la peur, en latin: pavor

Vers 12: oste:au départ signifiait étranger, ennemi, du latin hosticus –a donné le mot hostile

Vers 13: cine sols =le sol, unité de monnaie, valait environ 1franc. A donné en français moderne les sous (avoir des sous: avoir de l’argent). Vient du latin sal, salis=le sel. A l’origine on payait les soldats, les fonctionnaires en parts de sel (salarium=соляной паёк). Salarium a donné en français moderne salaire (зарплата).

Vers 15: ainz: mais

Грамматический анализ

Vers 7: venoit: 3e personne de l’imparfait de l’indicatif de venire.

Vers 16: ne mie -forme ancienne de la négation

Vers 18: vez con =voyez comme il a.

 



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